Eglise de Couture-Saint-Germain, Lasne.

Restauration du tableau "Saint-François recevant l'Enfant Jésus des mains de Marie"

L'oeuvre est une  copie d'un tableau de Rubens. L'artiste est inconnu, mais le tableau date des années 1700-1750. Grande peinture à l'huile sur toile, elle mesure 240 cm en hauteur, sur une largeur de 180 cm.

Tableau avant restauration

Revers de la toile : avant restauration

Etat de l'oeuvre avant restauration : le châssis est vermoulu et consolidé avec des pièces de bois (notamment en bas à gauche sur la photo). La toile est en trois grandes pièces, les morceaux sont cousus. D'anciennes restaurations sont visibles : il s'agit de deux petites pièces rondes collées, ainsi qu'une autre pièce plus grande, horizontale, destinée à consolider une importante déchirure. Ces pièces seront éliminées afin de procéder à une restauration plus soigneuse.

Détail : couture à la main des morceaux de toiles

Application de bords de tension

Le châssis étant vermoulu, il faut le remplacer par un nouveau en bois de sapin fort avec une croix centrale. Pour ce faire, la toile est enlevée de son châssis original. Les bords, trops fragiles que pour subir une traction importante lors de la pose sur châssis neuf, seront consolidés par renforcement à l'aide d'un bord de tension : toile plus claire sur la photo.

Elimination des anciennes restaurations

Les pièces collées lors des précédentes restaurations sont éliminées.

Nettoiement de la surface picturale

La toile tendue sur son nouveau châssis, le travail de restauration peut commencer.
Les zones d'écaillages de la surface picturale sont fixées et la phase de nettoiement peut commencer.
Sur la photo : détail du tableau : en haut à droite, zone nettoyée : les taches plus sombres visibles dans la jambes du petit ange sont d'anciennes restaurations, larges zones de repeints.

Autre détail : visage de l'Enfant Jésus dégagé des souillures superficielles.

Tableau en cours de restauration


Evolution du nettoiement des souillures superficielles 

Détail : Enfant Jésus : le nettoiement est pratiquement terminé, il subsiste des taches : il s'agit d'anciennes restaurations bien visibles maintenant.

Evolution du nettoiement de la surface picturale

RESTAURATION DU TABLEAU DE PAUL CHARLON

Collection CPAS du Roeulx

L'ASBL Saint-Jacques organise au moins deux fois par an des activités ouvertes au public. L'apport financier provenant de ces activités lui permet d'aider le propriétaire des bâtiments, le CPAS du Roeulx, à restaurer et mettre en valeur le patrimoine extraordinaire que constitue l'ancien hôpital Saint-Jacques du Roeulx, classé patrimoine majeur de Wallonie. Fin de l'année 2000, l'ASBL a décidé de consacrer une partie de l'argent récolté à la restauration d'une oeuvre d'art, avec la participation de CERA Holding. C'est un tableau du 17ème siècle représentant Paul Charlon qui fut choisi. La restauratrice choisie fut Brigitte Schuermans, 4, rue du Réservoir Couture Saint Germain, à 1380 Lasne (Belgique), téléphone +3226332320, agréée par l'IRPA.

La présentation du tableau restauré par Mme Schuermans eut lieu lors des fêtes du patrimoine, en septembre 2001.

Qui était Paul Charlon ? Charlon fut abbé de l'abbaye Saint-Feuillien au 17ème siècle. L'abbaye Saint-Feuillien, fondée en 1125 et fermée peu après la révolution française, se trouvait de l'autre côté de la ville par rapport à l'hôpital Saint-Jacques ; mais l'histoire des deux institutions était évidemment étroitement liée. Paul Charlon figure donc dans la lignée des 62 abbés de Saint-Feuillien qui se succédèrent à la tête de cette abbaye modeste de l'ordre des Prémontrés. Il ne le fut que 7 ans, à partir de 1621, et aucune réalisation importante (connue) n'est à mettre à son actif. Pourquoi son portrait se trouve-t-il à l'hôpital ? Parce qu'il fut, apparemment, un des instigateurs de la venue des soeurs augustines au Roeulx au tout début du 17ème, lorsqu'il occupait déjà des fonctions importantes à l'abbaye. Ces soeurs prirent en charge la destinée de l'hôpital et y construisirent au cours des années et des siècles qui suivirent les bâtiments que nous connaissons actuellement. Il faut cependant nuancer le terme "instigateur" : d'après Charles Friart (historien du Roeulx, auteur de "Toponymie - Histoire locale", véritable bible de l'histoire de l'entité), il se fit tirer l'oreille par le Comte Claude de Croÿ qui eut des difficultés à lui faire admettre que la présence de ces religieuses serait bien utile à l'hôpital. Paul Charlon était donc abbé de l'abbaye Saint-Feuillien au moment de la construction du rez-de-chaussée du bâtiment actuel de l'hôpital, en 1624.

Le tableau date de 1628. Il mesure 84 cm sur 68 cm. Il a été peint à l'huile sur toile de lin. Avant la restauration actuelle, il a subi de nombreuses interventions (ancien doublage de la toile, surpeints huileux...). La toile était bien conservée mais l'humidité a fait du dégât (présence de moisissures notamment) ; la couche picturale (la couleur) présentait une très mauvaise adhérence au support ; il y avait de nombreuses lacunes (absence de peinture, trous, écaillages, soulèvements), particulièrement au niveau du bras droit du personnage. Les surpeints huileux, tout en camouflant certains dégâts, étaient très dérangeants car ils étaient plus foncés que la peinture originale. L'épaisse couche de vernis était encrassée et avait un aspect jaunâtre irrégulier, particulièrement dans la zone centrale et le bas de l'oeuvre.

Le traitement effectué a été le suivant :

Elimination de la toile de doublage : ceci a été fait sans trop de difficulté, la colle ayant perdu son pouvoir d'adhérence.

Pose de la toile originale sur une nouvelle toile de doublage (rentoilage à la cire souple assurant la fixation de la couche picturale)

Nettoiement des souillures superficielles

Dévernissage

Elimination des surpeints grâce à un mélange ammoniaque-isopropanol auquel résiste la couche picturale originale.

Masticage des lacunes et restructuration du relief pictural (avec un enduit colle + craie).

Retouches d'intégration des lacunes à la couleur à l'eau puis aux pigments purs et vernis

Couche de vernis de protection

Pose sur un châssis neuf et renforcé.

Durée de la restauration : de décembre 2000 à juin 2001.
Propriétaire : CPAS du Roeulx

La conservation de l'oeuvre est à présent assurée : le tableau peut de nouveau être présenté au grand public.

Crédits : le contenu de cette page est en grande partie constitué d'un résumé du rapport de restauration écrit et communiqué par Brigitte Schuermans ; celle-ci m'a également fourni les photos des différentes étapes de la restauration : qu'elle en soit sincèrement remerciée. Les informations concernant Paul Charlon, personnage représenté sur le tableau, proviennent d'un exposé présenté par Benoît Hautenauve, membre du Cercle d'histoire et confrère de Saint-Feuillien, qui m'a aimablement mis son texte à disposition.

< RETOUR A "RESTAURATION"